Le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD)
Le Bureau National d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD) est au cœur de la réalisation des grands projets d’infrastructures initiés par le gouvernement ivoirien.
Son premier responsable, Kinapara Coulibaly explique la pertinence de ces ouvrages et se prononce sur l’état de santé de l’entreprise qu’il dirige.
M. le Directeur général, le bnetd existe depuis plusieurs années. Dites-nous quelle est la mission assignée a votre structure ?
Depuis plus de quarante ans, le Bureau National d’Etudes Techniques et Développement qui était en 1978, la Direction et Contrôle des Grands Travaux (DCGTx), contribue à la réalisation des infrastructures majeures et autres grands projets de développement de la Côte d’Ivoire et du continent africain. Les missions du BNETD s’articulent autour de trois axes. Tout d’abord, l’assistance et le conseil : nous intervenons sur des sujets spécifiques ou participons aux travaux des commissions ou comités techniques interministériels par l’assistance à maîtrise d’ouvrage. Nous réalisons également des études : études de faisabilité (technique, économique, financière, sociale et juridique), études techniques (diagnostic, avant-projet sommaire ou détaillé) et nous répondons à des appels d’offres.
Enfin, nous assurons le suivi et le contrôle des entreprises chargées de réaliser les projets dans les conditions fixées par le maître d’ouvrage : bonne exécution, respect du planning et du budget.
Le BNETD intervient dans neuf (9) grands domaines d’expertise qui couvrent presque tous les projets de développement : les infrastructures de transport, la construction et les équipements, la gestion urbaine et le développement local, l’assainissement et l’hydraulique, l’industrie et l’énergie, l’information géographique, l’économie numérique, l’économie et l’ingénierie financière, l’agriculture et le développement rural.
Depuis votre arrivée à la tête du bnetd, en janvier 2016, quelles ont été vos réalisations en termes d’orientation et de gouvernance ?
Le plan stratégique BNETD 3.0 que nous avons mis en œuvre depuis 2016 est sous-tendu par la vision d’être un pôle d’expertise de haut niveau et un partenaire privilégié de l’état de Côte d’Ivoire.
Pour ce faire, nous avions pour objectifs d’opérationnaliser les plans et programme du gouvernement, en proposant une excellence d’exécution ; de réduire les coûts de structure en améliorant les synergies et développant de nouvelles fonctions notamment l’innovation.
L’autre axe de travail a été nos hommes, notre force spéciale de développement pour qui nous avons renforcé et amélioré les outils et capacités de travail tout en mettant un accent sur le renforcement de leurs capacités.
L’adoption d’une nouvelle politique salariale plus attractive et plus valorisante a été mise en œuvre ainsi que la mise en place d’un fond commun de placement pour les agents avec un abondement par l’entreprise. L’exigence de la qualité de travail étant constant, nous avons obtenu la certification ISO 9001 version 2015 qui traduit notre volonté permanente d’améliorer nos prestations auprès de nos clients.
Au niveau national, quels sont vos grands chantiers en cours et à venir ?
Le BNETD est effectivement engagé dans la réalisation de nombreux projets entrepris par l’État ivoirien. Tout d’abord, le vaste programme de développement hospitalier, sur toute l’étendue du territoire national, initié par le gouvernement depuis l’année dernière.
Il compte la réhabilitation de 8 hôpitaux dont 3 Centres hospitaliers régionaux (Chr) à Daloa, Yamoussoukro et Korhogo ; 5 hôpitaux généraux à Adjamé, Yopougon-Attié, Grand-Bassam, Abobo Nord et Abobo Sud. Il y a également la construction du Chr de Man, de l’hôpital général de Danané, de ceux de San Pedro et Méagui.
Nous avons la construction des Chr d’Aboisso, d’Adzopé, et de 5 services de renforcement des plateaux techniques dans les hôpitaux généraux de Séguéla, Toumodi, Daoukro, Abengourou et Bouna. Dans les prochaines semaines, 400 établissements sanitaires de premier contact répartis dans tout le pays verront leurs travaux démarrés.
A cela, il faut ajouter la construction de Chr à Bouaké, Boundiali, Kouto et Minignan ainsi que deux hôpitaux généraux à Katiola et Ouangolodougou.
Je pense également à des projets emblématiques comme les travaux de la ligne 1 du métro d’Abidjan ou le projet de valorisation et de sauvegarde de la baie de Cocody, parce qu’il s’agit là de véritables innovations dans notre pays. Il y a aussi les projets relatifs au renforcement des infrastructures éducatives qui regroupent la construction de nombreux lycées, écoles primaires et universités.
A cela s’ajoute la maîtrise d’œuvre pour le prolongement de l’autoroute de Yamoussoukro à Bouaké. Il s’agit d’environ 120 kilomètres de routes qui permettront de rallier Yamoussoukro à Bouaké en 45 minutes au lieu d’à peu près 1 h 30 aujourd’hui.
La construction des routes neuves d’une longueur cumulée de plus de 500 km dans différentes localités, notamment entre Divo et Grand-Lahou, entre Mankono-Téningboué et Séguéla, d’Odienné jusqu’à la frontière du Mali et de la Guinée, entre Bouaké – Satama-Sokoura, et bien d’autres tronçons… à Abidjan, les travaux de l’autoroute périphérique d’Abidjan d’une longueur de 24 km sont également prévus.
Enfin, nous poursuivrons les travaux des infrastructures sportives et d’hébergement de la Can 2023 à Abidjan, San Pedro, Yamoussoukro, Bouaké et Korhogo, les grands projets relatifs à l’accès à l’eau potable notamment celui du renforcement de l’alimentation en eau de la ville d’Abidjan à partir de la rivière Mé.
Tous ces projets vont inévitablement transformer le visage de notre pays de manière significative et durable, profiter aux populations et participer à la dynamique de développement
Quel impact cette ère des grands travaux a eu sur le développement de votre entreprise ?
Notre entreprise se porte bien grâce à tous ces grands projets qui lui sont confiés. Le taux d’occupation des équipes est bon et nous continuons depuis plus de trois ans, à avoir des résultats d’exploitation en nette progression.
Combien l’exécution de ces projets a-t-elle rapporté au bnetd ces trois dernières années ?
Notre résultat d’exploitation est en hausse depuis 2017, passant de 2,1 milliards à 3,8 milliards en 2018 pour finir à 5,2 milliards de francs CFA en 2019. La progression est vraiment encourageante.
Quel est le résultat net de l’exercice 2019 du bnetd ? Comment expliquez-vous ce résultat ?
Comme je le disais, 2019 a été un cru d’exception avec des performances financières qui montrent une hausse de 31% du résultat net et de 35% du résultat d’exploitation par rapport à l’exercice 2018. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires d’environ 34 milliards de F CFA. Cette performance est le fruit de la confiance du gouvernement, des efforts conjugués du personnel et d’une bonne maîtrise des coûts.
Comment se portent vos activités en dehors de la Côte d’Ivoire ?
Plutôt bien, nous avons aujourd’hui de nombreux projets en cours, dans divers domaines, disséminés en Afrique subsaharienne et en Afrique centrale. Nous avons actuellement plusieurs projets en cours au Gabon, notamment dans les infrastructures routières et dans le domaine de l’environnement ; au Bénin, ce sont des projets dans le domaine aéroportuaire, routier et de l’environnement et enfin au Congo Brazzaville, des projets dans le bâtiment et l’aménagement du territoire.
Quel poids représentent vos activités hors de la Côte d’Ivoire (bureaux régionaux) dans votre total bilan en 2019 ?
A ce jour, environ 5% du total bilan 2019. Ce chiffre encore marginal, offre un potentiel certain que nous continuons d’explorer. Nous avons en interne un pôle dédié à ces zones extérieures qui recherchent et captent les opportunités d’affaires dans les treize pays africains que nous couvrons.
Quel est l’impact de la crise sanitaire de la covid-19 sur vos activités ?
Les effets de la Covid-19 sur nos activités sont restés sous contrôle au cours de ce premier semestre 2020. Nous avons dû, comme toutes les structures, mettre en place un plan hygiène et santé qui est toujours en cours, afin de sensibiliser, prévenir et faire adopter les mesures barrières sur nos différents sites et chantiers.
Une adaptation de nos méthodes de travail a également été nécessaire pour nous permettre de continuer nos activités tout en sécurisant au maximum nos agents, notre force spéciale de développement. Et jusque-là, nos activités se poursuivent normalement.
Quelles sont les projections du bnetd en termes de devéloppement ?
Les perspectives sont prometteuses pour les années à venir : il s’agira de continuer d’accompagner le gouvernement ivoirien dans le déploiement de ses priorités, notamment dans les grands projets du Programme national de développement et dans la mise en œuvre du Programme social.
Tous les projets en cours et en perspective cités se poursuivront et nous continuerons nos interventions dans les autres domaines d’activités du BNETD que sont l’information géographique, le numérique et l’économie tant en Côte d’Ivoire que sur le continent africain. Un accent particulier sera mis sur l’innovation dans les années à venir, tant dans les projets que dans nos outils et méthodes de travail.



